Entre le jour et la nuit

Florence Gruère a pris son temps pour découvrir "sa propre photographie".
Ses images ne sont pas le reflet d'une époque, elles sont un moment hors du temps. Dans le film "Un instant pour l'éternité", Robert Doisneau lui a dit : "Je ne suis pas un chasseur, je suis un pêcheur à la ligne."
Depuis ce jour, Florence pratique la patience. Elle crée d'abord la photo dans sa tête et dans son coeur et après avoir réfléchi et imaginé, elle prend position et attend que quelqu'un se laisse capturer dans son cadre.
Ses photos deviennent alors des symboles qui expriment autant le sens que la forme.
Entre le jour et la nuit, les gens sont quelque part entre intérieur et extérieur, dans une situation provisoire, comme en apesanteur.
Dans la ville sous la pluie, les pas des femmes sont solitude.
Florence Guère regarde Paris au crépuscule, c'est l'heure de l'ambiguïté, l'heure où l'on perçoit l'âme et l'essence de la ville, l'heure où le mystère s'installe.

Zeynep Oral